Nous sortons de la ville aux sept collines seulement à onze heures. Nous avons dû attendre le propriétaire pendant une heure et quart. Nous traversons les plaines bulgares, le bitume est parfait, le ciel est bleu, le vent est minimal, les kilomètres défilent. Ce serait presque ennuyeux.
Nous regrettons ces mots très rapidement. Après une cinquantaine de kilomètres, la route se dégrade. Un bandeau d’asphalte, à l’extérieur de la bande blanche, dont la largeur varie entre dix et trente centimètres, semble épargnée. Ce sera notre aire de jeu pendant plus de trente kilomètres.
Au loin, une silhouette à bicyclette se dessine. Vous l’aurez deviné, c’est encore Vincent! Nous commençons à discuter et apprenons que lui aussi se dirige vers l’Asie centrale. Vincent, de son vrai prénom Emeric, nous informe aussi que la frontière terrestre entre la Géorgie et l’Azerbaïdjan est fermée à cause d’un conflit diplomatique. Pourvu qu’elle rouvre d’ici à ce que nous arrivions. Nous repartons et nous souhaitons à la prochaine tellement nos routes semblent liées.
En plus des mauvaises conditions routières, de petits nuages se mêlent a la partie et viennent nous brumiser. Nous nous arrêtons déjeuner le temps d’en laisser passer un. Emeric nous repasse devant pour que nous le dépassions un kilomètre plus loin.
La route redevient agréable mais, cette fois, un vent de côté, venu des reliefs par lesquels nous sommes entrés dans le pays, nous taquine.
Nous arrivons à Harmanli aux alentours des dix-sept heures et décidons de descendre des vélos pour la journée. Nous trouvons un restaurant abandonné et établissons notre camp. La pleine lune éclaire notre soirée.
Demain la Turquie, nous sommes couchés à vingt-et-une heures!