Nous nous réveillons à l’ombre d’un buisson. Le propriétaire du verger attenant nous apporte un kilogramme d’abricots fraîchement cueillis. C’est une variété à la peau lisse et un calibre plus petit que celles auxquelles nous sommes habitués. Elles sont néanmoins très bonnes et accompagnent parfaitement notre petit-déjeuner.
Nous rejoignons la nationale et terminons la descente d’hier. Le terrain s’aplatit et nous fait réaliser qu’un vent de face ralentit notre entreprise du jour. Toutefois, un bon revêtement diminue la penibilité. J’écris ces lignes trop rapidement, le revêtement se dégrade doucement mais sûrement après une soixantaine de kilomètres.
Deuxième arrêt dans le village de Mehnatobod, on nous cueille de nouveaux des abricots et des mûres depuis un mûrier. Ces dernières sont plus grosses et plus acidulées que les mûres de ronce.
Je tente de faire la sieste sur un banc mais des gosses curieux de nos vélos m’en empêchent.
Plus loin, une vieille Lada tout terrain nous double. Les passagers en descendent et font signe de nous arrêter. La discussion habituelle a lieu et ils veulent nous donner de l’argent pour acheter à boire et un drapeau ouzbek. Nous prenons le drapeau même si ce ne sera que pour une journée.
Nous finissons la journée de vélo à quatre-vingt-cinq kilomètres de la frontière. La journée a été plus facile pour certains.
Il faut toutefois trouver un endroit où dormir. Cela s’avère compliqué, les petits chemins entre les champs sont tous privés et les quelques endroits où nous pourrions déployer la tente sont à la vue de tout le monde. Nous revenons sur nos pas et trouvons finalement un emplacement sous des pêchers.