Nous quittons enfin l’auberge de jeunesse. Nous ne faisons pas cemt mètres que Nathan et moi décelons un problème avec nos roues avant. Les tringles des pneus ne sont pas totalement en contact avec la jante ce qui entraîne le fait que la roue tourne carrée. Il est tellement impossible d’échapper aux nids de poules ouzbeks qu’ils sont intégrés dans le vélo maintenant. A force de dégonflage, démontage et mise en surpression, les pneus finissent par claquer et sont maintenant parfaitement en pression contre l’intérieur de la jante. Nous avons perdu une bonne heure.
Nous refaisons la route de la veille jusqu’au lavage auto à la recherche de la trousse à outils, sans succès. Il s’agit maintenant de sortir de la ville. Un petit coup de periph et nous voilà retournés en campagne, direction sud-est vers la frontière kirghize. Le jalon des dix milles kilomètres se passe dans l’indifférence la plus totale, nous avons complètement oublié. Nathan s’en rappelera en fin de journée.
Nous sommes sur une quatre voies, la circulation est dense, les queues de poissons s’enchaînent. Les automobilistes de l’est ouzbek seraient-ils encore plus mauvais que ceux du sud et de l’ouest? Affaire à suivre.
Il est treize heures trente, nous laissons passer les heures de cagnard sous l’abri d’un petit magasin bordant la nationale. Nous achetons un melon et du jus de fruit et dégustons des petits gâteaux ronds glacés de sucre dont le goût ressemble à celui des boudoirs. Le gérant nous offre des bouteilles d’eau, merci à lui!
La sieste terminée, nous reprenons la route qui est curieusement en très bon état. Des bouchons se forment, les deux voies en deviennent quatre. Nous slalomons entre les voitures sur le bas côté et menaçons de claquer des rétroviseurs lorsque l’espace n’est pas suffisant. Il y avait bien anguille sous roche, le revêtement est bon car la route est en pleine rénovation. Elle alterne d’une à deux voies ce qui entraîne les ralentissements que nous traversons
Nous atteignons les neuf cents mètres d’altitude aux alentours des dix-sept heures et la température descend sous les trente degrés.
Nous nous arrêtons à Angren, ville minière (charbon) construite durant la seconde par des prisonniers de guerre japonais. Nous trouvons où dormir au bord de la torrentielle rivière Karabau juste à côté d’une cascade.