Cyclisme Aventure Bikepacking Ouzbékistan

J+149 repos à Tashkent, jour 2

J+149 repos à Tashkent, jour 2

Le colis est toujours aux douanes.

Nous sortons avec Nathan, Nicolas étant resté dans la chambre prêt à réceptionner un colis inattendu, pour faire quelques courses.

Nous avons deux lubrifiants différents pour nos chaînes. Un que nous appliquons sur chaîne propre de très bonne qualité qui peut durer plusieurs semaines. Un autre que nous appliquons sur chaîne sale de moins bonne qualité, le temps d’arriver au prochain nettoyage. Ce dernier est quasiment vide, nous entamons la recherche d’un magasin de vélo pour le remplacer. Le second fait l’affaire, il vend aussi les chambres à air que nous utilisons depuis le début, avec lesquelles je n’ai toujours pas crevées d’ailleurs. Nous en prenons trois ainsi que des rustines autocollantes. Chose étonnante, des pédales françaises sont en vente, qui plus est c’est un modèle similaire aux nôtres.

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Dans nos déambulations, nous tombons, complètement par hasard, sur l’ambassade de France et plaignons l’agent muté ici qui doit monter la garde dehors par des températures pouvant atteindre les cinquante en été.

Aujourd’hui, nous nous mettons aussi en quête d’un ouvre-boîte. Les boîtes de conserve sont de moins en moins munies d’une ouverture facile, nous les ouvrons à la pince ce qui ne donne pas toujours de bons résultats. Il nous faudrait aussi des tongs pour Nathan qui les a perdues et pour Nicolas, les siennes commencent à se déchirer.

Nous pensons trouver notre bonheur à Chorsu, le bazar du nord-ouest de la ville. Le marché encercle complètement la bouche de métro. Il paraîtrait qu’on peut y trouver tout ce qu’on cherche, c’est le moment de mettre la rumeur à l’épreuve. Premier test, l’ouvre boîte. Les étales sont regroupées par thématique, une chance pour nous. Nous identifions l’allée cuisine / équipement de la maison, après avoir déambulé pendant une bonne quinzaine de minutes, et allons de traiteau en traiteau. Les marchands n’ont que de gros exemplaires à vis sans fin qui ne nous intéressent pas. Nous montrons une photo d’un petit modèle qui nous conviendrait. Les nons de la tête s’enchaînent jusqu’à ce que le gérant d’une boutique décide de nous aider. Il nous guide en remontant l’allée que nous venons de parcourir en demandant à chacun de ses collègues, interloqués de nous voir revenir à la charge, s’ils vendraient notre graal. Sans surprise, c’est un non.

Nous abandonnons l’idée et passons au sujet des sandales. Les échoppes ne manquent pas, le problème cette fois-ci: les rayons proposent tous la même chose. Nous en choisissons une au hasard. Le vendeur nous interroge sur notre parcours. Nathan sort ses phrases préparées en essayant des tongs ornées d’un drapeau français. Ici, le film Taxi est très populaire, c’est grâce à cela qu’ils situent Marseille. Nathan n’est pas satisfait, il fera le Kyrgyzstan sans.

Nous errons maintenant sans but précis. Entre les toiles de jute immenses, qui projettent une ombre bienvenue sur les innombrables allées, nous distinguons un dôme bleu gris supporté par une structure blanche dont la taille lui permettrait d’abriter un stade de football. Intrigués, nous naviguons les allées en essayant de la garder en ligne de mire. Nous entrons. Une odeur tellement puissante qu’elle me lève le cœur englobe le dôme. C’est le marché à viande. Des centaines de réfrigérateurs, dont seulement la moitié est branchée, forment des cercles concentriques du pilier central jusqu’au périmètre de la structure. Des carcasses côtoient des os à moelle qui eux côtoient de la viande avariée prête à être jetée. Si vous étiez entre deux eaux sur le végétarisme, une petite balade ici finirait de vous convaincre. La majorité des restaurants de la ville se fournissent ici, un peu à la manière de Rungis chez nous, pas étonnant que nous soyons malades.

Nous passons ensuite dans une part du camembert, qui forme cette structure circulaire, dédiée aux fromages. Une nouvelle odeur rancide de fromage blanc pas frais se dégage des rayons. C’est malgré tout un répit par rapport à la pestilence de la viande. Sur la deuxième couronne de la coupole, ce sont les fruits secs. Ce n’est plus une odeur nauséabonde qui nous assaille mais les commerçants. Pas de beurre de cacahuètes, pas de business!

Nous donnons un peu de répit à nos narines et ressortons. Une petite étale attire l’œil: des ustensiles de cuisine sont en vente. Nous présentons notre photo d’ouvre-boîte, il nous montre un modèle un peu plus gros. Ce n’est pas exactement ce que nous recherchions mais ça fera l’affaire.

Sur le chemin ramenant à la station, des vendeurs à la sauvette proposent des tortues et des hérissons en tant qu’animaux de compagnie, enfin nous l’espérons.

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