Nous restons dans notre chambre jusqu’à ce que les assauts du soleil se calment, c’est-à-dire aux environs de dix-sept heures trente. Nous ne sortons que pour étendre notre linge et commencer notre cure de pastèques.
Première étape de la visite: le complexe Ulugh Beg. Ulugh Beg était le petit fils de Tamerlan dont nous avons parlé hier. Il prit les rênes de l’empire timouride à la suite de son père. Maladroit en politique car plus passionné par les sciences et l’astronomie, il fût assassiné et son observatoire rasé. Les trois médersas, écoles de l’époque, qui occupent la place centrale de Samarkand, témoignent de son attachement aux sciences. Seul le premier des trois fût construit sur ordre d’Ulugh Beg, les autres, construits après sa mort, sont la preuve du profond impact qu’il eut sur la société de l’époque et son orientation vers l’éducation.
Puis, nous traversons le périphérique vers le mausolée de Karimov qui fût le premier président de la république d’Ouzbékistan à la chute de l’URSS.
Nous bénéficions d’un superbe point de vue sur l’intérieur de la ville et la mosquée Bibi-Khanym d’hier depuis le mausolée.
Ensuite, nous continuons de longer le périphérique pour arriver devant Shah-i-Zinda: un complexe de mosquées dans les tons des autres édifices en moins monumentales.
Nous retrouvons Thibault pour un dîner entre amis et un au revoir. En effet, il va faire un saut au Tadjikistan, nous prenons la direction du Kyrgyzstan. Qui sait? Nous nous reverrons peut-être sur la route.
Après un dîner dans le restaurant le mieux noté de la ville, Platan, qui rendra malgré tout malades Nicolas et Nathan, nous partons faire nos courses.
Il est vingt-deux heures et les supermarchés sont encore très fréquentés. Même en cette fin de printemps, les locaux sont très nocturnes afin d’éviter les chaleurs de la journée. Au deuxième supermarché, je trouve du beurre de cacahuètes. Victoire!
Nous finissons la visite de la ville de nuit. Les parcs sont, eux aussi, encore très fréquentés par les locaux et non par les touristes, il est vingt-trois heures.
Nous passons devant un monument pour la guerre patriotique, celle que nous appelons seconde guerre mondiale. Les noms des combattants tombés au combat sont inscrits dans des livres d’un mètre de haut tous consultables. Au centre, une flamme, à la manière du soldat inconnu, brûle devant une statue de mère en deuil.
Nous terminons par le complexe funéraire de Tamerlan. Anecdote amusante: le jour de la rupture du pacte de non-agression entre l’Allemagne nazie et l’URSS par Hitler, un archéologue exhume le corps de Tamerlan de son tombeau sur lequel était gravé “lorsque je reviendrai à la lumière du jour, le monde tremblera”. Le mythe veut que l’un ait causé l’autre.