Nous disons au revoir à nos hôtes et regagnons la route.
A peine sortie de la ville que la gourde de Nicolas, stockée entre ses prolongateurs, tombe de son vélo. Instantanément, un automobiliste roule dessus. C’est cinq cents millilitres de perdus.
Tel un mauvais présage, cette explosion de gourde nous remmène dans le désert. La route semble être en perpétuelle reconstruction. Des ouvriers transforment la nationale de deux en quatre voies. Nous passons des deux voies de gauche à celles de droite en permanence. Nous bénéficions d’un léger vent de dos ce qui rend les changements de route moins handicapants.
Les problèmes de boîtiers de pédalier sont contagieux. L’allemand nous écrit par message qu’il cherche à réparer le sien et qu’il est en quête d’outils. Celui de Thibault commence à craquer ce matin. Nous touchons du bois, nous sommes épargnés en ce moment.
Détour vers Khiva, la ville des peintures de la veille, la route se dégrade très vite. Nous traversons le fleuve Amu-Darya, le pont est quelque peu branlant.
Les kilomètres de mauvaise route défilent. L’aspect le plus frustrant étant que les tronçons de revêtement acceptables sont entrecoupés de sections en mauvaise état tous les cinq cent mètres. Nous avons à peine le temps de relancer et de se remettre dans les prolongateurs qu’il faut de nouveau freiner ou passer sur les bas côtés qui sont très souvent en meilleur état. Les enfants des maisons avoisinantes nous lancent des “hellos” constamment mais c’est à peine si nous levons un bras tellement notre attention est concentrée sur la route.
Pour casser la monotonie, nous faisons une pause quatre heures puis échangeons nos vélos.
Nous avons l’impression de passer d’une compacte plutôt agile à un ancien quatre-quatre trop lourd.
Nous rallions Khiva après près de cent soixante-quinze kilomètres. La route en piteux état est très vite oubliée tellement la ville fortifiée est magnifique.
Nous sommes excellemment accueillis dans notre chambre d’hôte à l’intérieur de la forteresse avec du thé, des biscuits, des raisins secs et des cacahuètes pralines.