Nous sommes réveilles par les blaterements d’un dromadaire s’abreuvant dans une mare formée par les averses nocturnes.
Les premiers kilomètres défilent. Nous apercevons ce que nous croyons être un caillou à la limite de la ligne blanche. Je fais signe aux suivants qu’un danger approche. Au deuxième coup d’œil, c’est en fait une tortue qui semble se préparer à traverser la nationale. Un petit coup de main et la voilà de l’autre côté de la route.
Cela fait maintenant soixante kilomètres que nous roulons et nous nous dirigeons vers le seul village de la journée: Say-Otes. J’allais écrire aujourd’hui que les pluies dans le désert sont courtes et rafraîchissantes. Ce qui nous tombe dessus est tout l’inverse. Nous cherchons un endroit pour nous abriter puis des magasins où remplir nos escarcelles. C’est le maire du bled en personne qui nous indique les échoppes. Ce sont de simples maisons sans enseigne difficiles à distinguer pour des étrangers.
Une légère montée brise la monotonie du plat kazakh.
Nous faisons les trois du village et repartons detrempés avec de l’eau gazeuse à défaut d’eau normale, du pain et des gaufrettes. Le vent nous permet de sécher nos affaires.
Il n’y a pas d’arrêt de bus avant cinquante kilomètres, nous plantons la tente dans le sable.