La nuit a été mouvementée. Possiblement attirée par notre humidité ou de l’ombre pour le jour d’après, une horde de petits scarabées ont envahi notre campement dès la tombée de la nuit. Ils se glissent dans nos sacs de couchage avec une facilité déconcertante. C’est ensuite à nous de les déloger lorsqu’ils nous marchent dessus. Aussi abruptement qu’ils sont apparus, ils disparaissent avec les premières lueurs exceptés ceux qui sont à couverts.

Départ par vent de face et pluie, tout ce qu’on aime. Nous avançons plus lentement sur le plat que sur les faux plats montants car les petits reliefs nous protègent, c’est déprimant.

Nous apercevons des grottes creusées à même la roche à quelques centaines de mètres de la route. Nous faisons un détour pour briser la monotonie venteuse. Dans les grottes, une bande de copains pique-nique et nous invite à les rejoindre. Nous discutons un peu et repartons.

Plus loin sur la route de Shetpe, nous pensons entrevoir notre premier aigle des steppes qui se trouve sur le drapeau kazakh.

Nous nous arrêtons dans la première station-service et ils ont du sans plomb! Ici c’est du quatre-vingt-douze. Nous faisons le plein et on nous l’offre! C’est toujours trente-deux centimes de gagner.

Arrêt déjeuner dans un kebab spécialisé dans le poulet. Le gérant fait une vidéo publicitaire pour Instagram où nous énonçons son slogan.

Nous repartons acheter de l’eau et la vidéo a déjà fait le tour de la ville. Les gens s’attroupent. L’un d’eux échange les clés de son audi pour aller faire un tour du vélo de Nathan.

Nous repartons, la route tourne et la roue aussi: c’est vent dans le dos! Nous traçons les soixante derniers kilomètres et nous arrêtons sous un arrêt de bus. C’est le deuxième soir sans internet d’où la baisse de fréquence des récapitulatifs quotidiens.

Le village adjacent n’a pas de nom, c’est juste le dixième arrêt de la ligne ferroviaire.