Après un peu moins de six heures de sommeil, l’heure est venue de libérer l’appartement et de se rendre à l’aéroport. Nous décidons de le faire en deux fois, d’abord le vélo de Nicolas, puis celui de Nathan et le mien.
Il y a huit cent mètres à parcourir pour atteindre l’arrêt de bus desservi par le car menant à l’aéroport. Nicolas et moi partons avec son vélo sous le bras. Nous faisons des pauses quasiment tous les cinquante mètres, autant dire que les huit cents mètres paraissent longs.
Nous arrivons enfin. A peine le temps de se rafraîchir à la fontaine qu’il faut mettre le carton dans le bus. Je laisse Nicolas et retourne dans la rue de l’appartement où Nathan m’attend.
Nous tentons de porter chacun notre carton. Au bout de quelques hectomètres, Nathan n’avance plus. Nous sortons les gants de vélo pour épargner la peau de nos doigts et jouons à saute-mouton. Nous prenons un vélo, l’avançons de cinquante mètres, le déposons quelque part où nous pouvons garder un œil dessus, puis recommençons avec l’autre vélo. Délivrance, l’arrêt de bus est enfin en vue.
Nous arrivons à l’aéroport rincés, le processus aura pris trois heures. Une sieste s’impose. Au réveil, nous faisons le tour des magasins et l’inventaire de la nourriture qu’il nous reste. Le constat est clair, nous ne tiendrons pas les deux jours qui nous séparent du vol à moins de dépenser des sommes extraordinaires en mangeant dans les restaurants de l’aéroport.
Nicolas et moi partons donc explorer les alentours. Le supermarché le plus proche se situe à deux kilomètres à vol d’oiseau. Le problème étant qu’il n’y a pas de routes pour nous y mener. Nous coupons donc très vite à travers divers terrains vagues, sites industriels désaffectés, voies de chemin de fer en déperdition et autres ferailleries sauvages. Je me prends d’ailleurs les pieds dans un barbelé caché par des herbes hautes et troue ma chaussette et ma peau par la même occasion. Enfin, nous arrivons sur place et faisons le plein de pain, de biscuits et de flocons d’avoine. Nous rentrons en bus même si le détour rend en fait le trajet plus long.
Revenus de nos courses, nous pesons nos vélos pour les faire enregistrer:
Pas étonnant que nous soyons si fatigués.