Nous avons dormi au trente-deuxième étage d’un gratte-ciel qui en compte cinquante-trois. La vue depuis le balcon est nuageuse et vertigineuse ce matin.
Nous quittons la ville après un détour dans un magasin de vélos pour racheter un bidon à Nicolas ainsi que des rustines et une chambre à air.
Au bout d’une vingtaine de kilomètres, nous quittons la nationale qui s’apprête à se transformer en autoroute. Nous fêtons nos sept milles kilomètres par la même occasion. Peu de temps après, nous disons au revoir à la mer noire, deuxième mer que nous quittons après la Méditerranée.
Le temps est à la fois lourd, humide et bruineux mais il ne fait que treize degrés, onze de moins qu’hier. C’est assez particulier. Après quelques recherches, il s’avère que le climat dans la région est subtropical mais frais.
La campagne géorgienne est assez paradoxale, il semble y avoir des habitations tout le long de la route que nous suivons mais très peu de magasins où acheter de la nourriture. Finalement, nous trouvons une épicerie qui fait moins de dix mètres carrés et achetons ce que nous pouvons: du pain et quelques gâteaux. Cela tranche réellement avec la Turquie. Autre particularité, ici, le réseau de gaz de ville est suspendu, possiblement par peur des éboulements étant données les précipitations à l’année.
Nous repartons. Au loin, un chien se dresse au milieu de la route. Je ralentis un peu, prévoyant qu’il se décale à mon approche. J’arrive à son niveau, il se jette sous mes roues. Je l’esquive en faisant un écart. Nathan, derrière moi, fait de même. Nicolas ne suit pas le mouvement, il frotte la roue arrière de Nathan et perd l’équilibre. Je me retourne, il est par terre. Par chance, seulement des égratignures aux coudes et genoux sont à déplorer.
La bruine devient pluie qui, à son tour, devient des trombes d’eau. Nous nous abritons sous un arrêt de bus. Il va pleuvoir une bonne partie de la nuit. Nous nous arrêtons là.