Nous avons trouvé refuge dans des toilettes en construction. A peine avons nous rangé nos affaires de couchage que trois ouvriers arrivent pour poser le lino. Notre timing est bon!

Nous passons l’aéroport d’Ordu qui est construit sur une digue sur la mer. Les avions semblent décoller depuis la surface depuis notre point de vue. L’effet d’optique est assez surprenant.

Les kilomètres s’enchaînent malgré le vent de face. Nathan et moi nous relayons sur les soixante-dix premiers kilomètres jusqu’à la pause déjeuner. Il se sent patraque, sûrement la crève de Nicolas. C’est un cercle vicieux.

Nous traversons le pays de la noisette. Les noisetiers couvrent et stabilisent toutes les collines alentours. Des usines de transformation saisonnières, fermées à cette époque de l’année, bordent la route. Des petits exploitants vendent les restes de la récolte de l’année passée depuis leur cabane. Plus de soixante pour cents de la production mondiale de noisettes est cultivée ici, au bord des rives turques de la mer noire.

Nous sommes toujours sur la nationale qui longe le bord de mer. Nous sommes à une trentaine de kilomètres de l’arrivée lorsque nous faisons une pause car la température est en chute libre. Nicolas se lave les bras pour mettre ses manchettes. La linge ressort noire de la pollution accumulée tout au long de la journée.

Quelques tunnels plus loin, nous arrivons à Trabzon, la destination du jour. Je fais signe à tout le monde de s’arrêter afin de trouver l’adresse de notre logement. Nathan est à ma droite, s’appuyant sur le trottoir. Un local vient reluquer nos vélos. Nathan n’arrive pas à soutenir son regard, il tombe. L’adresse trouvée, nous couvrons les huit derniers kilomètres. Demain c’est grasse matinée!