Nous quittons notre squat qui nous a maintenu au chaud et au sec toute la nuit.
Malgré la pluie durant la nuit, le ciel ne s’est pas dégagé et il reste menaçant. Nous passons à travers les gouttes d’eau jusqu’au quinzième kilomètres. Il pleuvra ensuite sans discontinuer jusqu’aux abords d’Amasya.
Un malheur n’arrivant jamais seul, la route se détériore. La surface devient très rugueuse et nous ralentit. Nous filons le plus rapidement possible à travers les terres agricoles de l’Anatolie centrale en cherchant les bandes de roulement les plus favorables. Nicolas a choppé les restants de ma crève et Nathan n’a pas de garde-boue, je suis donc, de surcroît, le seul à bûcher devant.
Nous nous arrêtons à une dizaine de kilomètres d’Amasya histoire de s’essorer quelque peu. Quand vient l’heure de repartir, le soleil perce enfin. En l’espace de quinze bornes, nos affaires sèchent et nous quittons l’imperméable.
Ce soir, nous prenons une chambre d’hôtel pour recharger nos batteries littéralement et figurativement. Nous profitons aussi de l’occasion pour prendre une douche tout habillé.
Nous sommes accueillis par un thé à la pomme, la spécialité de la région. De petits morceaux de pommes séchées sont ajoutés. Nathan, grand amateur de thé turc, donne un neuf sur dix.
Nous sortons de la douche un orage se déclenche. Il pleut des cordes. Nicolas se sentant faible, Nathan et moi sortons les tongs, les shorts et les imperméables pour aller faire les courses. J’en profite pour retirer de l’argent: mille livres turques, soit cinquante euros. Le distributeur me donne dix-neuf billets de cinquante et cinq billets de dix. La pince à billets vomit.
Nous revenons avec des kebaps, de l’eau, du miel et du pain de mie. Nous dînons dans la chambre d’hôtel puis ressortons pour quelques photos de nuit.