Sur les conseils avisés d’Oguzhan, nous prenons la direction d’Anitkabir. Un bus et un trajet de métro plus tard, nous y sommes.

L’espace regroupe un parc ainsi qu’une esplanade et un musée. Le point focal est le mausolée d’Atatürk, fondateur de la Turquie moderne.

Nous rentrons dans le musée qui fait le tour de l’esplanade et passe sous le sarcophage. La première partie est dédiée à Atatürk en tant que personne. Nous passons à travers ses effets personnels et les divers cadeaux qu’il reçut. Des sculptures en cire permettent de m’être un visage sur les objets.

La seconde partie est dédiée à Atatürk, mais en tant que personnalité politique cette fois. Le récit est tout d’abord centré autour de la guerre d’indépendance turque durant laquelle il était officier. A l’issue de la première guerre mondiale, les puissances victorieuses veulent s’accaparer diverses parties de l’empire ottoman déchu. Une partie devait être cédée à la Grèce, des parties sous la sphère d’influence française, italienne ou anglaise.

Mécontent de la réduction de la Turquie à peau de chagrin, Atatürk mène un mouvement de libération et repousse les flottes françaises et anglaises dans le Bosphore ainsi que l’armée grecque dans la région d’Izmir. Ces succès militaires le propulsent fondateur de la république turque telle que nous la connaissons aujourd’hui. Il en devient le premier président.

Après le passage à côté de son tombeau, le récit se recentre sur les réformes mises en place une fois au pouvoir. Il promeut notamment les droits des femmes (droit de vote en 1935, avant la France), la laïcité qu’il fait inscrire dans la constitution ou encore le changement d’alphabet (de l’arabe au latin).

Nous ressortons en ayant une meilleure compréhension de cette jeune nation. Dehors, il est seize heures quinze, les gardes sont relevés dans une chorégraphie millimétrée.

Nouveau métro et nouveau bus, cette fois en direction du magasin de vélo. Nous récupérons mon vélo, la roue de Nicolas, la chaussure de Nathan et nos pattes de dérailleur redressées. Mon vélo est indexé, les roulements de mon boîtier ont été démontés, nettoyés et regraissés.

Le couple de gérants du magasin ont pour projet de mettre à disposition un appartement pour les cyclotouristes comme nous. Nous échangeons sur ce sujet autour d’un café. Il est l’heure de se dire au revoir. Nous prenons une photo pour fêter ça.

Je rentre à vélo, Nicolas et Nathan en bus. Une fois à l’appartement, nous passons à l’entretien des vélos. Nous changeons les chaînes puis Nathan passe sur son pneu à plat. Ils ont apparemment roulé dans des ronces. Il est minuit, Nathan et Nicolas sont encore à la frontale et à la pince à épiler à enlever des épines de leurs pneus lorsque j’écris ces lignes. Moi je vais me coucher.