Étant donné que je suis convalescent, nous nous autorisons une grasse matinée jusqu’à neuf heures trente. J’ai dormi onze heures.
Nous sortons de l’hôtel, le pneu arrière de Nicolas est encore à plat. Il n’avait pas correctement inspecté son pneu il y a trois jours, je trouve une agrafe.
Nous patchons l’intérieur du pneu, appliquons une goutte de colle à l’extérieur et déposons une rustine sur la chambre à air. Il est maintenant treize heures et nous entamons enfin notre premier kilomètre.
Nous sortons de la ville, de la pluie et un vent de trois quarts face nous attendent. La bataille contre les éléments semble mal engagée.
Sur le front de la santé, cela va nettement mieux. J’espère ne pas écrire trop vite mais les maux de tête ont grandement diminué. J’ai aussi retrouvé des sensations dans les jambes. Je suis loin d’être au top de ma forme mais c’est assez pour mener notre troupe au combat.
Les mêmes paysages de vallons infinis de terres arables reviennent. Il n’y a tellement personne que nous croisons un renard et un coyote traversant la route nonchalamment.
Après environ vingt-cinq bornes la pluie cesse. Plus loin, nous rejoignons la nationale et prenons la direction du nord ouest. Le vent est maintenant notre allié, il est de trois quarts dos.
Nous redescendons sous les milles mètres d’altitude pour la première fois depuis Konya, il y a une semaine. Les températures se radoucissent, ce n’est pas pour nous déplaire.
Nous arrivons aux abords de Şereflikoçhisar, la police a mis en place un contrôle routier. Bien sûr, nous sommes choisis. C’était uniquement pour nous souhaiter la bienvenue. L’intention était bonne mais nous avons perdu toute notre inertie!
Nous faisons nos courses et écumons les magasins et boulangeries à la recherche de pain. Tout le monde est dévalisé. Nous prenons les restes à la cinquième boutique.
Nous bordons maintenant “Tuz Gölü”, littéralement lac de sel. Cette étendue d’eau extrêmement salée varie en superficie au fil des saisons. En hiver, sa taille peut atteindre mille six cents kilomètres carrés. En été, le lac se dessèche complètement et devient navigable à vélo. Les trois quarts du sel turc proviennent de ce lac.
La nuit tombe, nous nous mettons à la recherche d’un endroit où dormir. Qui vit au bord d’un lac de sel? Apparemment, pas grand monde. Nous parcourons une trentaine de kilomètres sans croiser un quelconque toit qui pourrait nous servir de refuge. Nous décidons de dîner sur un parking au bord de la nationale.
Repus, nous partons explorer le village d’Akin après avoir quitté la nationale.
P.S.: la mise en ligne des vidéos sur la randonnée à Goreme et sur l’exploration de la ville souterraine de Kaymakli devrait se terminer dans les prochains jours