Cyclisme Aventure Bikepacking Turquie

J+90 Kozluca -> Ortaköy

J+90 Kozluca -> Ortaköy

La nuit a été très fraîche, les températures descendant à moins cinq degrés. Je n’ai malheureusement pas pu réchauffer mes pieds et donc pas dormi de la nuit. Nous décalons le réveil à dix heures trente pour rattraper ma nuit mais le mal est fait. Je me lève avec une gueule de bois stupéfiante.

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Nous sortons les vélos et prenons notre petit-déjeuner à côté du portail de la maison en construction dans laquelle nous avons dormie. Un paysan du coin vient nous parler et à force de signes, de turc et d’anglais, nous arrivons à communiquer. Nous lui racontons que nous venons de France sans avion. Il paraît impressionné.

J’ai un mal de tête assez envahissant, chaque imperfection dans la route remonte ma colonne vertébrale pour venir résonner dans mes cervicales. Cela tombe mal, la route devient du gravier après quelques hectomètres.

Mes jambes sont touchées elles aussi. Peu importe la quantité de sucreries que je mange, mon corps ne les transforme pas: mes cuisses restent composées de guimauve.

Je me cache derrière Nicolas et Nathan et, pour une fois, c’est moi qui ait du mal à accrocher les roues. La sensation d’impuissance est rageante.

Après vingt kilomètres à un rythme d’escargot, nous faisons une pause. Nicolas et Nathan partent explorer une grotte troglodyte voisine, je m’allonge dans l’herbe et cherche le sommeil. Le vent contrecarre mes plans.

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De leur côté, ils trouvent des rongeurs qui semblent être de petits chiens de prairie. Nous avons trouvé les proies, le prédateur n’est plus très loin.

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Après des kilomètres à travers la pampa bossue du centre de la Turquie, nous approchons Ortaköy. En sens inverse, la silhouette d’un voyageur à vélo se dessine. Nathan entame la conversation en anglais. Notre collègue inconnu décèle tout de suite son accent français, il est belge. Il est arrivé à Istanbul en bus il y a deux semaines et roule en direction de la Cappadoce. Nous échangeons nos coordonnées étant donné que nous avons tous en ligne de mire la Géorgie. Qui sait, nos routes se recroiseront peut-être.

Une fois arrivés à Ortaköy, nous nous rendons dans une boulangerie où le pain est fait devant les yeux des clients. Le tenancier parle français, il tient à ce que l’on prenne une photo de lui, nous obligeons.

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Dehors, les conversations vont bon train. Des locaux à l’anglais parfait s’intéressent à notre voyage et nous posent mille et une questions. Ils savent accueillir les voyageurs dans cette petite ville. Notre pain a fini de cuir, nous filons, les miches nous réchauffant le dos.

Il apparaît clair que j’ai une crève carabinée, je ne dirais donc pas non à un paracétamol. Malheureusement, les pharmacies sont fermées les samedi et dimanche. Un passant nous apprend que celle de garde se trouve à cinq kilomètres, tant pis.

Étant donné mon état, nous écartons le camping sauvage pour ce soir. Nous cherchons un hôtel. Le premier nous apprend qu’il est plein et qu’il n’y a pas d’autres hôtels dans la ville. Une simple requête sur un moteur de recherche révèle que c’est un mensonge. Le deuxième hôtel, deux fois moins cher que le premier, nous accepte.

Cette journée du premier avril aura décidément été une mauvaise blague.

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