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J+89 Göreme -> Kozluca

J+89 Göreme -> Kozluca

Pour sortir de Göreme, il est nécessaire de gravir une pente à dix pour cents. Je passe ma petite vitesse et déraille. La cage de dérailleur est collée aux rayons. Nouvelle pâte de dérailleur tordue qu’il est nécessaire de changer. La journée commence bien!

Cette galère derrière nous, nous faisons un petit détour par la vallée des pigeons. Ils n’ont pas menti, ça piaille sévère. De nombreux pigeonniers ont été creusés à même la roche volcanique. Les fientes étaient utilisées comme fertilisant pour les vignes alentours et les œufs comme mortiers.

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Deuxième détour vers la ville souterraine de Kaymakli. Nous envoyons Nicolas en éclaireur prendre des photos. Il revient au rapport une demi-heure plus tard et nous conte son escapade. Séduits, Nathan et moi allons voir pour nous même. C’est en fait un dédale de galeries s’étalant sur quatre étages qui sont ouverts au public. Nous descendons à plus de vingt mètres de profondeur grâce à des tunnels de moins d’un mètre de haut. Les cuisses, déjà travaillées par la randonnée d’hier, brûlent. Nous nous sentons spéléologues d’un jour à nous contorsionner à travers des petites ouvertures pour accéder à des pièces cachées à l’écart des tours guidés.

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La cité, qui daterait de l’époque phrygienne, c’est-à-dire du huitième siècle avant notre ère, compte au total huit étages, les quatre derniers ayant été scellés. Ils sont organisés autour d’une colonne de ventilation vertigineuse qui servait aussi de puits.

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L’espace a été conçu pour survivre à un siège mais aussi comme espace de stockage en temps de paix. Il contient, pêle-mêle: des étables, des églises, des logements, des presses à vin et à huile, des cuisines et des étages entiers destinés au stockage. Des pierres de cinq cents kilogrammes faites d’une roche non friable permettaient de sceller différentes parties de la ville en cas d’intrusion.

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Nous quittons Kaymakli ravîs de nos crapahutages. En revanche, il est déjà quinze heures trente, nous n’avons parcouru que vingt-cinq kilomètres et n’avons pas déjeuné. Nous prenons quelque raccourcis en tout-terrain. Pas de chance, c’est du sable.

Nous rejoignons un morceau de nationale mais du mauvais côté. Il n’y a pas un chat. Plutôt que de faire un détour, nous traversons le terre-plein central. Nicolas a froid aux doigts, il laisse tomber son vélo.

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La nuit tombe, nous décidons d’arrêter les frais et cherchons un coin où dormir. Une nouvelle maison en construction se présente à nous. De part les travaux, la cour est boueuse. Nathan veut limiter la saleté sur ses chaussures, il tente un coup de patinette et chute lui aussi. Il passe dix minutes à nettoyer ses sacs plein de boue.

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Les galères continuent, nous avons oublié de faire le plein. Ce soir les pois chiches et flageolets seront tièdes, difficile de trouver du bois sec par ce temps-là.

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