Cyclisme Aventure Bikepacking Turquie

J+87 Aksaray -> Göreme

J+87 Aksaray -> Göreme

Nous croyions nous être débarrassés de l’hiver, voilà qu’il nous ratrappe à travers la Capaddoce, la région que nous traversons. La température est descendue à deux degrés dans la nuit. Ce matin, il pleut de la neige fondue.

image

Nous nous réfugions dans un restaurant au bord de la nationale et prenons un petit-déjeuner. C’est notre premier caravansérail du jour.

Aux alentours des mille deux cents mètres d’altitude, il neige réellement mais à l’horizontal. Un véritable blizzard nous transperce de part en part. Il fait moins un degré, ressenti moins onze. Dans ces conditions, nous apprécions tout particulièrement les montées qui nous réchauffent quelque peu.

Deuxième caravansérail à Acigol qui est une station-service, cette fois. La neige est si fine et si véloce que nous avons des points de sang sur la partie gauche du visage. Nous ne sentons plus nos extremités et passons de longues minutes en intérieur pour retrouver des sensations.

image

Une fois à peu prês réchauffés, nous repartons. La neige se tasse et se transforme en glace un peu partout. Tout d’abord sur nos lunettes, il faut frotter une bonne minute chaque verre pour y voir à moitié clair. Il en est de même dans nos transmissions, nous ne pouvons plus changer de vitesse. Pareil pour nos freins, il faut les faire chauffer pour qu’ils daignent s’actionner. Un troisième caravansérail s’impose après une trentaine de kilomètres. Cette fois, ce sera une galerie marchande à Nevşehir où nous profitons de l’occasion pour manger.

image image

Le dernier arrêt est le bon, le vent se calme et les flocons grossissent. L’exercice devient moins désagréable. Nous faisons un petit détour par Uçhisar. Nous escaladons le Kale à vélo sous la neige. C’est un rocher et le point culminant de la région de la Cappadoce à mille trois cents mètres d’altitude. Au sommet a été creusé un château troglodyte qui a évolué depuis les hittites en mille cinq cents avant notre ère. Il a, par la suite, été investi par divers peuples comme refuge: les chrétiens fuyant les romains ou encore les byzantins évadant les turcs. La forteresse fait vingt étages et les innombrables pièces sont reliées par un labyrinthe de galeries. Les vues, de surcroît sous la neige, sont véritablement uniques.

image image image

Nous redescendons vers la route qui mène à Göreme par les petites rues de la ville. Nicolas chute dans une descente, encore lui! Un automobiliste s’y reprend à quatre fois pour franchir une montée. La dernière est la bonne grâce à nous.

Nous sommes à un kilomètre cinq de Göreme lorsque Nicolas crève. C’est le premier incident pneumatique du voyage. Il fallait que ça se passe sous la neige. Il remet quelques coups de pompe dans la chambre à air et nous terminons la journée. Nous investiguerons la cause demain.

Il va faire moins dix ce soir et demain, nous prenons une chambre d’hôtel et un jour de repos pour rester au chaud. Nous passons les vélos au sèche-cheveux dans la douche pour enlever toute la neige et la glace.

Nous regardons la météo à venir par curiosité. Mercredi prochain, au même endroit, il fera vingt-six degrés. Incroyable.

Excusez les photos, j’ai pris la plupart avec mon téléphone, Nicolas ne pouvant sortir son appareil dans de pareilles conditions

comments powered by Disqus