Notre premier jour de repos à Istanbul commence avec un réveil. Istanbul étant une très grosse ville (quasiment seize millions d’habitants, plus grosse ville du continent européen), nous voulons en profiter pour remettre tout notre matériel en ordre de marche pour attaquer le reste du périple l’esprit tranquille.
Nous délestons nos vélos de la majorité de leurs bagages. Nous avons chacun gagné environ vingt-cinq kilos. Le pilotage n’est plus du tout le même: la direction est bien plus nerveuse sans tout ce poids à l’avant. Ce n’est pas le même ressenti dans les montées non plus: nous avons l’impression de voler au dessus des reliefs.
Nous prenons la direction du magasin de vélos pour mettre nos cycles en révision. Il y a sûrement des voiles sur les roues arrières de Nicolas et Nathan. Le boîtier de pédalier de Nathan fait aussi un bruit suspect.
Nous voilà piétons pour trois jours, nous nous sentons un peu plus en sécurité qu’à vélo. Première visite touristique: la tour byzantine de Galata construite en 1348.
Nous faisons maintenant les magasins en quête d’une chemise pour Nicolas. Il avait perdu la sienne à l’arrivée à Pise. Premier magasin: Décathlon, ils n’ont pas de chemise mais des tasses en inox que nous utiliserons pour faire des infusions et récupérer l’eau de cuisson des pâtes. Nicolas trouve aussi une cuitochette, il avait coupé la sienne en deux lors de sa chute dans les ronces.
Il pleut maintenant des cordes et nous n’avons toujours pas de chemise. Nous trouvons un magasin spécialisé dans une ruelle. Pas de chance, il est fermé. Nous errons de magasin en magasin mais toujours rien. La pluie se calme et nous commençons le chemin du retour. Une vendeuse à la sauvette nous interpelle. Le magasin fermé d’il y a trente minutes et maintenant ouvert. Il reste une chemise de couleur claire en taille S. Parfait, nous achetons et remercions vivement la marchande ambulante au passage!
Nous prenons la direction de l’appartement, la faim fait grogner nos estomacs. Nous prenons trois doners (le kebab turc) et cuisinons un plat de pâte. Le déjeuner assomme Nathan et il entame une sieste qu’il pense régénératrice. Il se réveille deux heures plus tard les yeux de travers.
Retour aux courses, il s’agit maintenant de faire réparer une chaussette trouée de Nathan et le sac de cadre de Nicolas. Nous trouvons un atelier de couture vers le nord de la ville. La chaussette est recousue en un rien de temps. Encore mieux, le rafistolage est gratuit. En revanche, pour le sac de cadre, ils ne peuvent rien. Il va falloir que nous bricolions quelque chose de notre côté.
Nous continuons notre route vers le nord jusqu’au périphérique stambouliote pour trouver un magasin d’électronique. La batterie de Nicolas ne marche plus. Elle serait malencontreusement tombée. Personne ne sait où, personne ne sait quand, personne ne sait qui.
Sur la route du retour, les pâtisseries s’enchaînent, intercalées de restaurants doners ou kebap (brochettes) sur des kilomètres. Il ne faut décidément pas se balader la faim au ventre dans cette ville. Nous marquons un arrêt dans un magasin de fruits pour les premières fraises de la saison.
Nous rentrons exténués, l’agoraphobie nous guette!