Le décrassage est compliqué surtout que sortir de Thessaloniki par le nord consiste en un long faux plat montant. Après quatorze kilomètres, nous dépassons les trois milles kilomètres parcourus et sommes récompensés par une petite descente.

Nous tournons vers l’est et un vent provenant du sud est nous ralentit. Nous nous estimons heureux, il est bien moins fort qu’hier. Nous longeons les rives des lacs Koronia puis Volvi et tournons vers le sud et les trois péninsules macédoniennes.

Nous tentons un petit raccourci qui doit nous faire gagner deux kilomètres. Pas de chance, c’est du sable. Nous y laissons sûrement plus de calories que si nous avions fait les deux kilomètres supplémentaires mais tant pis, nous nous amusons.

Comme nous l’avions évoqué hier, aujourd’hui est férié, les grecs célèbrent le lundi pur: premier jour du grand carême dans le mythe chrétien orthodoxe. Nous traversons le petit village de Marathoussa qui fête l’occasion par un banquet où la viande et les produits laitiers sont proscrits. La moitié du village semble rassemblée et nous lance des encouragements. Cela tombe bien, nous sommes au pied des difficultés du jour: dix kilomètres à cinq pourcents suivi de trois kilomètres à huit pourcents. Nous avons besoin de tout le baume au cœur possible.

Nous arrivons en haut au village de Stanos où les enfants font voler leurs cerfs-volants, autre coutume du lundi pur. Au moins, les souffles d’Éole sont appréciés par certains.

Les descentes commencent et la première s’arrête très vite. Un troupeau de chèvres traverse la route accompagné de ses chiens de garde. Ils n’ont pas le temps de comprendre ce qui se passe que nous filochons.

Durant la deuxième descente nous nous arrêtons à Stagira, lieu de naissance du philosophe Aristote. Un parc lui est consacré.

Nous redescendons au niveau de la mer et longeons la côte vers la presqu’île macédoniennes la plus orientale. Elle abrite le mont Athos qui était le nom du chien de notre enfance. Particularité de cette presqu’île, elle est régie par un gouvernement monastique qui interdit l’accès aux femmes. Quant aux hommes, ils doivent demander un permis d’entrée six mois à l’avance.