Hier soir, notre hôte, qui parle très bien français, nous a confectionné un flan grec en guise de dessert. Très bon, 9/10.
Aujourd’hui c’est du plat, nous faisons la pression des pneus pour réduire notre résistance au roulement. Nous quittons les Météores en nous dirigeant vers le sud et Trikala. Après une vingtaine de kilomètres à vive allure nous arrivons au pied de la forteresse byzantine de la ville et faisons le plein d’essence pour notre rechaud: un euro tout pile. Nous tentons de passer le mur d’enceinte, c’est interdit au vélo même en marchant à côté. Une photo et nous nous taillons.
Aussi vite arrivés, aussi vite repartis: nous mettons le cap plein est et rejoignons une deux fois deux voies où les vélos sont autorisés et enchaînons les kilomètres. Une nouvelle étape de plat donc, mais l’équation reste la même. Il faut:
Ces contraintes en tête, nous abattons les kilomètres malgré un petit vent de face qui me donne un peu de fil à retordre. Pour puiser encore un peu plus dans les gains marginaux, nous roulons sur la bande blanche quitte à se faire gratter les tibias par les buissons sur le bas-côté. La peinture réduit la résistance au roulement de nos pneus par rapport à l’asphalte.
Une autre matière blanche recouvre d’ailleurs les arbustes et l’accotement. Aujourd’hui, ce n’est pas de la neige mais du coton. La Thessalie, région grecque que nous avons rejointe hier en quittant celle d’Épire, est le cœur de la production de coton en Europe à hauteur de quatre-vingt pourcents. Nicolas me fait d’ailleurs remarquer que nos marcels sont fabriqués en France à partir de coton grec qui a peut-être été cultivé à côté de la route que nous traversons. C’est un véritable retour aux sources.
Nous nous arrêtons pour une pause quatre heures sur une sortie de la voie rapide. Un berger du futur nous divertit: il promène son troupeau depuis sa Ford Mondeo. Nous gardons nos distances, nous avons appris à nous méfier des chiens grecs.
Nous arrivons à Larissa et visitons après un dîner épicé. La ville est plein de ruines antiques dont un bel amphithéâtre, malheureusement en travaux. Nicolas se rachète un short, le sien était tombé de vélo à Pise, le souvenir semble lointain.
Nous passons devant une pâtisserie faire du lèche-vitrine et remarquons le gâteau albanais dont nous n’avions jamais pu trouver le nom. Je rentre prendre une part, ainsi que des loukoums grecs, et demande à Nicolas et Nathan de prendre une photo de l’étiquette pour enfin l’identifier. Arrivés à la maison, je traduis l’étiquette en alphabet latin. C’était pas la bonne! Décidément cette sucrerie reste un mystère.