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J+51 Ioannina -> Metsovo

J+51 Ioannina -> Metsovo

Nicolas et Nathan ont ressenti un tremblement de terre dans la nuit. Et en effet il a vraiment eu lieu: 2,4 sur l’échelle de Richter, c’est-à-dire à peine détectable par l’être humain. Pas étonnant que je n’aie pas été perturbé.

Nous quittons Ioannina et sommes enfin capables d’apprécier le lac et son île. Nous longeons la rive et rejoignons les hauteurs. Des parachutistes nous accompagnent.

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Nous entamons la descente de la journée. Des cailloux, possiblement déchaussés par le mini séisme, jonchent la route. Nos trajectoires sont complètement aléatoires afin de les éviter.

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Il reste trente-cinq kilomètres et quasi uniquement de la montée. Nous nous arrêtons manger après une quinzaine et profitons d’un beau point de vue sur la vallée et les montagnes environnantes.

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Il nous reste dix kilomètres de montée lorsque deux chiens nous barrent la route. Dans ces cas-là nous passons généralement à côté et accélérons en leur gueulant dessus. Étant donné le gradient aujourd’hui, c’est impossible. Nous avançons doucement et l’un d’eux nous court dessus. Nous battons en retraite pour mieux nous regrouper. Deuxième offensive, cette fois nous sommes couteaux à la main et utilisons les vélos comme des boucliers. Nous gagnons du terrain mais à mesure que nous approchons nous voyons de plus en plus de ces maudits cerbères. Nous en identifions cinq avant de, de nouveau, nous replier. Pire, nous en entendons bien plus encore mais nous ne sommes pas sûrs si ce sont veritablement des cabots pas dressés ou des échos contre la montagne.

Nous décidons d’appeler les flics, ce serait idiot d’arrêter le périple sur une telle défaite. Quinze minutes plus tard, nous apercevons une voiture dans la descente. Fausse joie, c’est un commercial. Il nous demande si nous avons peur des chiens. Nous trouvons la question quelque peu facile depuis un cube métallique d’une tonne. Il les effraie un peu en faisant vrombir le moteur pour que nous puissions nous frayer un chemin mais la route fait une épingle. Nous avons fait cent mètres et gagnons une vue complète de la situation en contrebas. Il y a un taudit et une quinzaine de chiens, certains dans un enclos mais la plupart en liberté.

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L’automobiliste fait demi tour et être pris en sandwich de chaque côté de l’épingle ne nous paraît pas judicieux. Nous décidons d’attendre les policiers et reculons jusqu’à notre place forte.

Quarante minutes plus tard, toujours aucun signe de la police alors que le commissariat se situe à dix kilomètres. Soudain, un bruit de moto cross retentit et ce que nous supposons être le propriétaire apparaît remontant le chemin qui sépare sa maison de la nationale. Nous supposons qu’il a reçu un coup de téléphone du dix-sept.

Il nous “escorte” à travers l’épingle. Nous avons gardé les couteaux à la main et cela s’avère être la bonne stratégie. Les clebs ne répondent à aucun ordre de leur “maître” et poursuivent les vélos malgré tout. Ils sont plus effrayés par la moto que par leur propriétaire.

Tout le monde prend l’autoroute qui passe en contrebas. En conséquence, cet énergumène a jugé bon de privatiser son petit coin de nationale, laisser ses chiens maîtres des lieux et donc d’interdire le passage aux cyclistes et piétons. La situation est irréelle.

Nous atteignons la station de sport d’hiver de Metsovo à mille trois cents mètres d’altitude. L’ambiance est très alpine et pourrait nous rappeler la France. Mais nous ne savourons pas. Journée gâchée par cet incident, nous nous consolons en caressant un chien errant sympathique. L’effet est thérapeutique.

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