Cette journée marque notre premier mois d’aventure!

Nous tentons de quitter le dédale de voies rapides qu’est Rejika et tournons en rond dans la ville. Nous suivons un boulevard en descente, un feu rouge m’arrête. Je me retourne, plus personne. Je patiente une ou deux minutes sur le trottoir, toujours rien. Je commence à m’inquiéter et remonte.

Je vois Nicolas et Nathan arriver après quelques minutes, le nouveau porte-bidon de Nathan s’est cassé. Le bidon s’est percé durant l’impact, le troisième en un mois.

Après quinze kilomètres, nous rejoignons les hauteurs à l’extérieur de Rejika.

La route est belle, le temps aussi. Nous avalons les kilomètres pour tenter de rattraper le temps perdu. Nous déjeunons au dessus de Bakar, village renfoncé dans un coin de mer. Les eaux avec leur bleu adriatique ravissent nos yeux. De notre point de vue nous voyons la route à suivre, nous allons nous régaler.

Nous remarquons deux échelles retenues par des câbles se balançant dans le vide au dessus de la mer. Notre première intuition nous dit qu’elles servent de plongeoirs aux touristes l’été pour les détourner des falaises un peu plus loin. Il n’en est rien, ce sont des postes d’observation. Il y a des centaines d’années, des bancs de thons envahissaient certaines baies croates. Les pêcheurs locaux connaissaient approximativement la période d’arrivée des poissons et se postaient sur ces échelles pour guetter leur arrivée. Une fois le repérage effectué, la baie entière était fermée avec des filets et les poissons récoltés. Dû à l’activité humaine, les thons ont fui ces côtes il y a bien longtemps.

Ce soir nous goûtons une spécialité “locale”, le Čvarci. Importé du Portugal où le plat est connu sous le nom de Torresmo, c’est de la peau de porc frite. 2/10, plus jamais.