Le soleil nous réveille et nous décidons de ranger nos imperméables comme pour lancer un défi à la pluie. Nous verrons si notre stratégie aura été payante en fin de journée.
Nous rejoignons la nationale que nous avions quittée hier, elle relie Venise à la frontière slovène. Les routiers l’empruntent aussi alors que l’autoroute est visible d’où nous nous situons, sûrement par souci d’économie.
Le vent du sud est nous ébouriffe de trois-quarts face. Conjugué aux poids lourds qui nous attirent avec leurs appels d’air, nous sommes malmenés tels des balles de ping pong.
Les paysages sont majoritairement composés de vignes, à perte de vue. C’est la saison de la taille, de nombreux ouvriers parcourent les sarments équipés de sécateurs. Il y a aussi des hôtels qui proposent des séjours au cœur d’une exploitation vinicole. Ici, l’agritourisme bat sont plein.
Nous quittons la région de la Vénétie pour rejoindre la Frioul-Vénétie Julienne, dernière région avant la Slovénie. Les langues officielles sont l’italien, le slovène, l’allemand et le frioulan, le patois du coin. Intéressant.
Arrêt déjeuner à une stations essence, Nathan se mouche face au vent, tout atterri sur ses chaussures. L’employé de la station revient de sa pause déjeuner avec sa Honda S2000 importée, nous en profitons pour faire une photo.
Le soleil nous réchauffe, mais le vent nous refroidit. Il s’est renforcé durant la pause. Les camions, quant à eux, ont, pour la plupart rejoint l’autoroute. Nous sommes perdants au change. Nous chérissons chaque bosquet, bouchure ou maisonnette qui nous protégerait un tant soit peu du vent. Les derniers kilomètres sont difficiles.
Nous arrivons à destination: Monfalcone. La police locale nous arrête car Nathan n’a pas sa lumière avant d’allumer. Une BMW passe tous feux éteints à côté…
Nous arrivons dans une chambre d’hôte. Notre chambre est au premier étage, une chance. Nous montons le premier vélo sans problème. Nous accélérons le mouvement pour le second. Erreur, mon épaule cogne un des trop nombreux tableaux décoratifs dans la cage d’escalier. La toile tombe, le minuscule clou qui la retenait aussi en laissant un gros trou. Je me retrouve à cacher la misère en replantant le clou au-dessus du trou béant du précédent à l’aide d’un cadenas. Par chance, le tableau tient. Va pas falloir éternuer trop fort ce soir!
Première journée sans pluie depuis onze jours!