Une journée de récupération active est au programme aujourd’hui avec la trentaine de kilomètres qui nous sépare de Venise. La journée démarre par la descente du vélo, cette fois par ascenseur.
Il pleut, est-ce nécessaire de le préciser? Nous sortons de Padoue et rejoignons une superbe piste cyclable alternant bitume et gravier. La variété ne nous déplaît pas.
Les fossés inondés que nous longions les jours précédents ont pris de l’embonpoint, ce sont maintenant des canaux d’une dizaine de mètres de largeur. Notre piste est située sur une digue qui longe un de ces canaux, le canal Piovego. De nombreuses “villas” bordent le canal.
Plus loin, le canal se jette dans la rivière Brenta. Le vent remonte la rivière depuis la mer et nous fait face mais il manque de souffle, du gâteau par rapport à hier. Nous croquons les kilomètres un à un et, marquant une pause casse-croûte au niveau d’une station essence, nous accostons un automobiliste pour qu’il remplisse notre bouteille de sans plomb. Nous avons utilisé environ cinq cents millilitres durant cette vingtaine de jours en cuisinant tous les soirs, plutôt économe.
Nous atteignons l’énorme complexe industriel qu’est la ville de Marghera faisant face aux cent dix-huit îles de Venise. Nous avons des relents de Port-Saint-Louis-du-Rhône et Fos-sur-Mer: les installations sont gigantesques, les camions transporteurs de conteneurs omniprésents, les différentes fumées aveuglantes. Nous mouchons noir.
Nous nous installons à l’hôtel dans le centre de Marghera, se balader à vélo dans Venise est compliqué d’après ce que nous avons entendu. Nous nous restaurons et prenons la direction de la laverie. Première machine à laver en vingt-trois jours, tous les lavages jusqu’à maintenant se sont faits à la main et le séchage au sèche-cheveux, quand il était fourni.
Nous prenons le bus en direction de Venise. Nous parcourons le dédale d’îles à grandes enjambées, le nombre de ponts, de marches et de petites rues est vertigineux. Nous tentons de découvrir le maximum de monuments et admirons la basilique de Saint-Marc. Autre chose marquante, les installations en cas d’inondation sont dans chaque rue, prêtes à être mises en place.