Nous partons sous une pluie fine qui disparaît rapidement, la journée commence bien. Nous traversons le fleuve Pô et quittons l’Emilie-Romagne pour rejoindre la région de la Vénétie. Quelques encâblures plus loin, nous célébrons nos mille kilomètres parcourus depuis notre départ le premier janvier. Cela semble déjà si loin.

Les choses se gâtent, le vent du nord-est nous fait face. Le compteur kilométrique défile tellement lentement par rapport à l’effort consenti, s’en est déprimant. Devant, de mon point de vue, la route n’est qu’une longue bande blanche: j’ai le nez dans les prolongateurs pour maximiser mon aérodynamisme et je ne lève qu’occasionnellement la tête pour regarder les panneaux. La musique dans les oreilles me permet de diminuer le son du vent et d’oublier les cuisses qui brûlent.

Plusieurs kilomètres dans l’effort je me mouche, le vent est tellement fort que tout atterri dans Nicolas et Nathan, il fait quand même bon être devant!

La route tourne vers le nord, le vent est maintenant de côté. L’herbe sur le bord de la route est complètement balayée, nous aussi. Nos bicyclettes sont de biais pour aller tout droit. Nicolas et Nathan forment un échelon derrière moi pour éviter un maximum de vent, lorsque la circulation le permet.

Il est quinze heures, nous prenons une pause déjeuner car le vent a aspiré toute notre énergie. Nous ressortons et le vent n’est plus que l’ombre de ce qu’il était. Nous rejoignons Padoue à une allure normale, enfin!

Nous errons dans Padoue et trouvons le Prato della Valle qui est la plus grande place d’Europe en superficie avec ses quatre-vingt dix milles mètres carrés. Elle est remplie de diverses statues.

Nous tombons sur un café sur le thème du vélo sur le chemin du retour.