Il a neigé une bonne partie de la nuit et il neige toujours. Le thermomètre affiche moins deux degrés.
Nous profitons au maximum du petit déjeuner offert avec ses croissants et son gâteau au yaourt maison, nous irons plus vite dans la descente. La séance habillement commence et Nathan remporte le prix du plus emmitouflé avec ses neuf couches:
Nous quittons l’hôtel avec notre mobilité réduite. Nous essayons d’emmagasiner un maximum de chaleur sur les plats et les petites montées qui jalonnent nos premiers kilomètres. Nous traversons la frontière régionale en quittant la Toscane pour entrer en Emilie-Romagne.
La descente commence sous la neige et très vite le froid nous talonne et fini par nous rattraper. Nous adoptons la stratégie consistant à faire une pause course sur place tous les cent mètres d’altitude perdus. Le but étant de dégeler nos extrémités. Nous arrivons sur des routes déneigées très rapidement après une ou deux glissades.
Les automobilistes continuent de klaxonner dans la descente sans que nous sachions pour quoi. Nathan se fait même avoiner, alors qu’il tient son côté de la route. Nous demandons au chauffard de s’arrêter pour s’expliquer, bizarrement il semble perdre tout courage et continue sa route. Est-il nécessaire de mentionner qu’il conduisait une voiture allemande?
Aux alentours des trois cents mètres d’altitude, la neige redevient pluie. Nous faisons nos courses pour le déjeuner et nous réchauffons par la même occasion.
La pente se calme, la pluie aussi. Nous prenons une déviation qui semble être une autoroute en travaux à côté de l’actuelle A1 reliant Milan à Naples. La route est excellente, la meilleure depuis que nous sommes en Italie, et nous dégustons les kilomètres jusqu’à la banlieue de Bologne. Malheureusement, nous n’avons pas le temps de savourer: la route devient subitement une quatre voies interdite aux vélos.
Le chemin le plus court devient une “piste cyclable” à l’italienne: trois files de pavés de quarante centimètres de côté et d’énormes ornières entre chaque rangée. Un moment d’inattention et mon pneu avant se bloque dans l’ornière de droite. Je m’en sors avec une pédale très boueuse et une roue avant à réaligner.
Nous arrivons à l’hôtel et Nathan court se laver comme à son habitude. En dehors de la salle de bain, une alarme retentit. Nicolas et moi croyons tout d’abord à une alerte incendie mais elle ne sonne que chez nous. Nous cherchons alors désespérément la cause, en vain. Nicolas descend à la réception et apprend que c’est une alarme de douche et qu’il existe un bouton pour la désactiver. Nathan et son esprit malicieux ont trouvé une manette dans la douche et, bien sûr, se sont sentis obligés de l’activer. Cinq minutes plus tard et le voisinage énervé, nous trouvons le bouton pour la neutraliser.
Après quelques rapides recherches, nous apprenons que la législation italienne oblige les tenanciers à mettre en place ce type de système. Nathan nous révèle qu’il active les mécanismes à chaque hôtel…
Nous tombons dans le piège touristique des pâtes à la bolognaise et repartons déçus, nous aurions pu faire pareil à la maison.