On décide de partir sur deux jours aux Saintes Maries de la mer pour un test grandeur nature.
On s’échauffe puis on attaque la digue de Fos qui est une section tout terrain.
J’entends un bruit suspect, je me dis qu’un caillou a fait le tour de mon garde boue et je continue comme si de rien n’était.
Quelques kilomètres plus tard, Nathan me fait remarquer que je ne transporte plus qu’une tong. On rebrousse chemin et la digue tout terrain nous apparaît comme le suspect numéro un.
Nathan et moi refaisons la digue pendant que Nicolas s’arrête et privilégie la stratégie consistant à demander aux pêcheurs nourrissant les chats errants s’il n’ont pas vu une tong, errante elle aussi.
De notre côté, avec Nathan, nous sommes quasiment revenus au début de la digue. L’espoir semble se dissiper lorsque j’aperçois un point noir au loin. Je décide de tenter ma chance. Ce n’est qu’un gros caillou. Je scanne de nouveau l’horizon et j’aperçois un nouveau point noir, j’avance mais n’y crois pas, m’attendant à une nouvelle blague cosmique. Coup de chance, ce point noir est le bon, la tong remonte sur mon sac de selle, doublement attachée cette fois !
Après cette perte de temps considérable, nous filons vers port Saint Louis faire le plein de calories et prendre le bac. Le bac de Barcarin va de rive en rive toute la journée et relie port Saint Louis et Salin de Giraud de part et d’autre du Rhône.
On profite de cette courte pause pour s’étirer et on repart de vive allure pour refaire le temps perdu. Cette fois-ci c’est la nature qui nous arrête, nous sommes en plein cœur de la Camargue et la faune est abondante: ragondin, héron cendré, flamant rose et nombre d’autres volatiles dont le nom nous est inconnu mais la beauté nous devient instantanément familière.
D’un côté port Saint-Louis et Fos complètement sur industrialisées avec leurs terminaux minéraliers, leurs dépôts pétroliers, leurs aciéries, leurs oléoducs, etc… Et de l’autre, passé Salin de Giraud où, comme si la nature avait pris sa revanche, tout semble paisiblement sauvage. Le contraste est extrêmement marqué.
On attaque la digue à la mer qui sépare Salin de Giraud et les Saintes Maries. Plus de tarmac, la masse de voiture s’amincit jusqu’à disparaître grâce à une sainte barrière. Nous sommes au cœur de la réserve naturelle de Camargue, les bruits des moteurs sont interdits.
D’une part, on est heureux de s’éloigner des voitures. D’autre part, les vélos en pâtissent.
Le soleil se couche et on arrive sur le plus difficile. Les passages sablonneux mettent nos pneus à rude épreuve et les glissades s’enchaînent. La preuve en est, Nathan et Nicolas chutent sur un banc de sable, leur avenir n’est pas dans le cyclo-cross.
On s’installe au camping et attaquons notre dîner:
Réveil à huit heures, tortillas et beurre de cacahuètes et c’est reparti.
Bercés par les hoquets de Nathan, on file sans détour et nous retraversons des paysages connus sans accroc. On évite la digue de Fos, nos tongs nous en remercient.